Aimons nous
Bonsoir, les aimants. Me voici devant vous tous
Avec mes mots pour vous parler de l’amour vrai
Mais d’abord il faudra bien souligner d’un trait
Le caractère des mots s’écrivant en tous
Les mots, les maux, l’émo, d’émaux. Mieux vaut me lire
Pour vivre dans l’émo ... tion qui nous habite
Sans la lecture, l’émo ... tif est un rabbit
Allant en zigzag sans droiture qui chavire
Quel plaisir pouvons-nous trouver dans tous ces mots ?
Ceux qui nous emmènent dans nos idées tordues
Salaces, fantasques, suggestives, perdues
En nous, les mots existent jusque dans nos os
Alors noyons nous dans le fond, le bestiaire
Celui qui nous garde animaux dans le désir
D’avoir une vie d’existence et réussir
Allez ! sortons l’idée cachée au vestiaire
Je m’aime !
M’aimez-vous ? Pouvez-vous m’aimer ? Qui peut m’aimer ?
Cette moitié-là ne le peut pas, impossible
Cette moitié-ci le comprend-elle ? Possible
Ce soir, vous serez ma moitié, je vais ramer
Puisque finalement si peu d’entre nous savent
Aimer, l’action n’est surtout pas dans le dire
Ce verbe attend le faire, non pas en martyr
Malgré cela trop s’enchaînent dans ses entraves
Affabulons une petite histoire autour
De l'amour que la belle porterait au prince
En rêve d’être la princesse qui en pince
Pour le bellâtre qui délivre de la tour
Il était une fois, la jolie demoiselle
Qui en ce soir d’été désobéit aux ordres
Amers de sa daronne sans se faire mordre
En catimini passe le chien sentinelle
Ce cerbère connaît bien cette jouvencelle
La voyant passer, il gémit, bat de la queue
Ce bon chien reconnaît celle ne donnant que
Des caresses de plaisir l’élevant au ciel
Il sera attristé de l’entendre lui dire
« Mon bon toutou, désolée, je n’ai pas le temps
Je suis pressée. Le bal a commencé à tant
J’espère bien y rencontrer un beau messire »
Elle a revêtu sa belle robe d’été
Légère comme la brise qui la soulève
Elle trottine sur ses talons qui l’élèvent
Suivant les leçons que sa mère a répétées
« Sois belle, ma fille. Ton visage en sourire
Remarquablement sans les défauts de ta mine
Maquille tes traces d'origine, illumine
Ton corps voluptueux, oui, dans le corset tire »
Alors en bonne studieuse, elle se gonfle
Son torse et montre par-devant sa fierté
En poitrine toute sa générosité
Du push-up qui aux yeux des autres, la regonfle
Cette belle fleur dans la nuit promise ouverte
Arrive en lumière à ce lieu-dit « La Guinguette »
A peine entrée, des paires d’yeux la voient et la guettent
Qui est donc la fraîche arrivée encore verte ?
Beaucoup demandent comment peut, un tel minois
Resté caché jusqu’à la nuit d’été en fête
De désobéissance conduisant aux bêtes
De la scène, la musique jaillit, la noie
Dans le monde bruyant d’un soir d’été en fièvre
Elle avance, s’arrête, recherche où aller
Soudain elle prend peur et voudrait se cacher
Elle ne le peut alors fait comme le lièvre
Va vers le coin quand l’homme barre son chemin
« Salut ma belle, on se connaît ? » Elle fuit vite
L'autre, de haut en bas dévisage, elle évite
Celui-ci « tu danses ? » tendant d'épaisses mains
D’autres viennent vers elle, bousculent « A moi ! »
Entend-elle « j’étais premier ! » « Va voir ta gonz »
Charabias dans ces bouches, ils étaient onze
Soudain, un bel homme transperce. l'aperçoit
Il sera le premier. Il est galant « Bonsoir
Jolie demoiselle. un peu perdue ? Vous semblez
Arrivée, la première fois que vous venez ? »
L'homme est smart, vêtu impeccablement de noir
Hypnotisée par son regard perçant, sa voix
En douceur rassure « Puis-je me proposer ?
En bon chevalier servant pour vous reposer
Sur des épaules solides, comme il se doit »
« Croyez compter sur moi, les manants aux sabots
J’écarterai de cette jolie fleur fragile
Et vous serez si belle entre des mains habiles
La soirée est grouillante de ces lourds barbots »
Émerveillée par l’assurance en jolis mots
« Merci pour votre aide » est la réponse sortant
Par sa bouche venant du cœur, lui, poursuivant
« Comment vous prénommez-vous ? » dit ce beau héros
« Marguerite » dit-elle en souriant heureuse
D’être auprès d’un prince aussi charmant, si gentil
« Voulez-vous une boisson ? » « Oui, un jus de fruit »
Ils vont vers le bar et il crie à la serveuse
« 2 ponches ! » vite demandés, vite servis
« Je ne connais pas ces fruits » elle vivement
« C’est un cocktail de jus de fruit » le lui donnant
« Spécialité de l’endroit. Goûtez la vie ! »
Elle y mit ses jolies lèvres, appréciant
Puis ils s’installèrent à une table vide
Et se lancèrent en discussion avide
De questions sur sa vie, la remerciant
D’être ici présente et d’exister pour ce soir
Il espérait une belle âme à rencontrer
Pour enjoliver sa vie, il se tient auprès
Elle boit ses paroles, son jus sans prévoir
La fin du verre vite arrivée, remplacé
Toujours captivée, à l'écoute du bel homme
Enchantée d’être accompagnée par un tel homme
Cet inattendu qu’elle espérait bien assez
Ils dansèrent, tournoyaient le corps et la tête
La soirée passait. Envahie d’émotions
L’ivresse faisait vivre des sensations
Encore ici inconnues, La chaleur l’entête
Plus tard, au quatrième jus ou au cinquième
Ne sachant plus compter, son esprit s'y perdait
La raison de sa venue était bien comblée
Dans les verres de jus de fruit, et un énième
A une certaine heure, difficile à dire
Laquelle était perdue dans la joie du moment
Le prince charmant devint plus entreprenant
Il l’emmena loin du bruit, la fit rougir
Un baiser déposé aux lèvres s'alluma
En une torche vive du désir brûlant
Être appréciée, aimée, surtout désirant
Être désirée en femme dans son aura
Ses jambes tremblèrent. Sûr et vif, dans son geste
Il l’aida à trouver de ses genoux le sol
Agenouillée devant l'homme, son cœur s’envole
Sa bouche laisse s'échapper un cri céleste
« Je t’aime ! »
il lui fit remarquer que dire n’est pas faire
« Au lieu de faire sortir des mots de ta bouche
fais y entrer mon oiseau sans faire la mouche
Laisse-moi t’apprendre et te montrer comment faire »
Fort de son expérience, il la dirigea
Vers le fruit d’Adam tout en ajoutant « Prends le
mais ne croque pas et ensuite entreprend le »
Elle apprit vite à aimer. L’homme s’érigea
En mentor, quand ayant ravalé sa salive
Elle reprit son cri « Je t’aime » il répondit
« Voyons jusqu’où » devenant le vent dégourdit
la robe dévoilée, le mont de Vénus ravive
S’ensuivit ce qui devait être sa façon
A lui de montrer l'amour, elle l’accepta
Malgré l’inconfort, jusqu’à ce qu’il arrêtât
Enfin heureuse d’avoir aimé en leçon
Elle répéta les mots magiques « Je t’aime »
Vers son silence «Pourquoi ne le dis-tu pas ? »
« Car je mentirai » Elle ne comprenait pas
« J’ai aimé ce que tu m’as donné, ça je l’aime »
Soudain malheureuse « Et moi, tu ne m’aimes pas ? »
« Toi non, j’aime juste ce que tu peux donner »
« Moi je t’aime ! Pour toi, je veux m’abandonner »
« Ne sois pas idiote, L’amour, ça n’est pas ! »
« Tu as aimé être désirée et séduite
Comblée dans ton besoin, reconnue comme femme
Rien de plus qu'un besoin existentiel, dam !
Ne te leurre pas. Il n’y aura pas de suite »
Le voyageur de commerce repris sa route
Plaçant son phytosanitaire aux paysans
Il abandonna Marguerite dans son champ
Elle y reconduira cette vache qui broute
Aucune poésie ne pourra recréer le fantastique rêve de la jeune femme, abandonnée sans rime, au désespoir de sa vie
Je vous laisse la morale de cette histoire
D’amour incompris bien trop souvent partagé
Par de nombreux individus, parfois âgés
Et cette histoire est vraiment immorale et noire
L’amour, un mot complexe quand on ne sait pas
Ce qu’on doit aimer chez l’autre n’est pas donner
Aux sentiments enflammant le désir nommé
l’amour en acte souvent ne correspond pas
Alors apprenez si vous ne savez pas !
L’amour est un réflexe égocentrique
Où l’on aime ce qu’on peut aimer.
Ce qu’on s’autorise à aimer.
Ce qui nous est aimable
Car c’est ainsi que l’on a appris à être aimé
Car c’est ainsi que l’on a appris à s’aimer
l’Amour véritable, lui est tout autre
l’Amour véritable veut la majuscule à son nom
Il n’appartient pas aux humains
Il appartient à la Vie
l’Amour est une onde émotionnelle, une vibration
Il est l’onde de Vie
Pour trouver l’Amour, trouvez l’onde